Le goût des pépins de pomme de Katharina Hagena, Ed. Anne Carrière, Paris, 2010, 267p
Présentation de l'éditeur :A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.Un nouveau roman
remarquable en ce début d'année 2010 !
La construction mêle le temps présent et le passé avec originalité, faisant parfois perdre au lecteur ses repères en rappelant ainsi le
caractère capricieux des souvenirs. Iris, le personnage principal, va nous faire découvrir
trois générations, inscrites autour de cette
maison de famille dont elle hérite. Les destins de ses femmes sont en fait inscrits autour des
pommiers qui cadrent la maison et le roman, puisque chaque évènement a un lien symbolique avec eux.
Cet héritage inopiné l'amène à plonger dans ses souvenirs .....par petites touches nous découvrons sa famille, avec des
personnages étonnants et émouvants. L'ambiance de maison ancienne, de jardin et verger, d'
été, de
petit village perdu d'Allemagne du Nord, de
quotidien tragique mais aussi d'
amour et d'
humour est particulièrement bien rendue. L'écriture et la traduction y sont pour beaucoup.
Iris est aussi amenée à réfléchir sur sa vie, mais surtout sur l
a mémoire et l'oubli. Bertha, sa grand-mère qui vient de mourir, a en effet perdu tout souvenir depuis bien longtemps. Comment vieillir ou vivre sans mémoire? Quelles implications pour les membres de la famille? C'est la première fois que je rencontre cela dans un roman, c'est un thème qui m'a touché et que j'ai trouvé bien traité, pas de pathos excessif, une observation étonnée et un peu perdue du phénomène, qui ne prend pas toute la place dans la narration car si Bertha a perdu ses souvenirs, Iris les fait revenir.