samedi 10 juillet 2010

"De grandes espérances" de Charles Dickens

"De grandes espérances" de Charles Dickens, Livre de poche, 606 p.


On suit les aventures de Pip, jeune garçon se destinant à devenir forgeron une fois son apprentissage terminé auprès de Joe son beau-frère et ami.
Mais le destin s'en mêle, et lui fait rencontrer et aider un bagnard en fuite, puis servir Miss Havisham, une vieille dame en quête de vengeance sur la race masculine. Il croise dans sa demeure, pleine de poussière sur fond de gâteau de mariage pourrissant, Estella, dont la beauté et la cruauté lui broient le coeur.
Il est désormais honteux d'être un rustre et ne souhaite qu'une chose : devenir un gentleman dont Estella ne pourra plus se moquer.

Heureusement une fortune lui arrive, sous la forme d'une rente au donateur ou à la donatrice mystérieux(se)... Pip part alors vivre à Londres, où il va devenir un vrai gentleman, c'est-à-dire apprendre à ne rien faire mais à dépenser plus d'argent qu'il n'en a.
Sa vie est remplie d'amis, de dettes, d'espoirs concernant Estella et majoritairement de souffrance car tout ne se passe pas comme prévu, bien sûr.

Le roman de Dickens offre une vision d'un récit initiatique, rempli de mal être et de souffrance. Cependant la souffrance du personnage n'empêche pas l'humour ! Le roman recèle de situations cocasses et de phrases typiques de Dickens, d'une ironie mordante. Le style de Dickens suffit à justifier la lecture de ce roman, d'après moi. Malgré la présence de rebondissements, il n'y a pas vraiment de suspense, le lecteur se doute bien que les grandes espérances de Pip ne sont pas fondées. Les descriptions des atmosphères (Londres, mystérieuse et dangereuse...) et des personnages nombreux et inattendus (attention il ne faut cependant pas s'attendre à du réalisme ou bien à une ampleur psychologique incroyable) rendent la lecture très intéressante.






lundi 5 juillet 2010

"Le chevalier inexistant" d'Italo Calvino


"Le chevalier inexistant" d'Italo Calvino, Ed du Seuil, 1962 (trad. française)

Charlemagne fait la tournée de ses chevaliers. Au moment de saluer l'un des meilleurs d'entre eux, il demande à ce dernier de lever sa visière et constate qu' Agilulfe Bertrandinet des Guildivernes n'existe pas.
C'est le début de l'histoire de ce chevalier à l'armure immaculée, rigide à l'extrême sur tous les sujets - de la propreté du camp à la bonne organisation de la distribution de soupe- qui n'est là que par un effort constant de ne pas se diluer dans l'air.
On croise dans ce roman court d'autres personnages étranges : la curieuse guerrière à l'armure mauve, un adolescent qui brûle de faire ses preuves et de venger son père... ou encore la confrérie des chevaliers du graal, possédée par sa tâche et source de bien des maux...

Un récit qui manie l'absurde et la raillerie, bien écrit, avec quelques phrases étonnantes... un ton qui fait parfois un peu penser à Ionesco....
A lire pour découvrir Calvino et son monde étrange !