samedi 10 avril 2010

"Le village de l'Allemand : Ou Le journal des frères Schiller" de Boualem Sansal



Le village de l'Allemand : Ou Le journal des frères Schiller de Boualem Sansal, Gallimard, 2008, 263p.

La narration est assez originale : un frère un peu kaira, vivant dans la cité et ayant failli devenir islamiste radical écrit un journal dans lequel il insère des passages du journal de son frère, ce dernier s'étant récemment suicidé après avoir découvert le passé SS de leur père. L'auteur alterne donc des styles d'écritures bien différents.

Cette situation est un prétexte pour le fond : Boualem Sansal s'interroge ici sur la question de l'héritage et le poids du passé.

L'ainé, en repartant sur les traces de ses parents, assassinés en Algérie, va y découvrir le passé de son père. Entre incrédulité et anéantissement, il va alors retracer ses différentes actions et son implication dans l'holocauste. Cette quête devient une sorte de pèlerinage, un chemin de croix pour connaître et souffrir. Cette culpabilité injustifiée mais insondable d'être le fils de son père va le mener au suicide. Son journal sera transmis à son petit frère qui découvre l'ampleur de la réalité historique du génocide et met ce dernier en parallèle avec la montée de l'islam intégriste des cités.
Cette mise en parallèle finit par être un peu lourde et semble aussi un peu simple. La fin du roman traîne en longueur, l'auteur tourne autours des mêmes thèmes et des mêmes questions sans conclure. Je n'ai pas vu l'intérêt des lettres écrites par le jeune frère à l'administration française, comme des bouteilles à la mer.

Un roman intéressant, qui rend hommage à "si c'est un homme", mais qui n'a pas l'étoffe d'un chef d'œuvre.